Les JOP 2024 se sont bien déroulés sur le plan sécuritaire et nous devons nous en réjouir ; soulignons que la réussite des athlètes français a peut-être créé un climat plus apaisé. Comment parvenir à une telle réussite sachant que tout, ou presque, paraissait très inquiétant encore quelques mois avant le début des JOP ?

Approche globale
La préparation des JOP a débuté activement avec près de 10 ans d’anticipation. Les bases de l’organisation de la sécurité étaient posées dès 2020 côté organisateur et la préparation de l’ensemble des parties prenantes est montée ensuite progressivement en puissance. Les incidents de la finale de la Coupe de la ligue des champions au Stade de France en mai 2022 ont donné une impulsion supplémentaire à la préparation en vue à la fois de la coupe du monde de rugby de 2023 et des Jeux de 2024. L’arrivée d’un directeur de la sécurité, avec une équipe solide, au COJO a été un catalyseur pour relancer la dynamique sécuritaire.
Le comité d’organisation avait fait le choix de confier le fonctionnement d’une partie des sites à des entités de livraison habituées à les opérer. Les contrats du comité d’organisation étant soumis au Code des marchés publics, la conclusion des discussions avec chacune d’entre elles a pris du temps et freiné parfois l’avancement des travaux sur la sécurité. Un deuxième frein a été une grande vigilance sur les exigences de l’hygiène et sécurité relatives aux installations sportives. L’Etat s’étant porté garant à son niveau de la sécurité des Jeux, l’implication de toutes les instances étatiques, à partir du Premier Ministre, a été très forte. A cela s’est ajouté un fort engagement des prestataires et sous-traitants privés car tous les acteurs voulaient la réussite française, technique et organisationnelle, de ce projet inédit pour lequel tout était à construire. De nombreux engagements ont été pris par écrit par des décisionnaires impliqués. Les enjeux de ces JOP 2024 pour l’image de marque de notre pays sur le plan mondial ont injecté la dynamique de la perfection, sans aucune faiblesse organisationnelle. Le projet sécuritaire est apparu complexe au début, et surtout cette perception a été amplifiée, dans les médias, par des prises de positions d’experts parfois trop dubitatifs sur la faisabilité.
Zoom sécuritaire
L’expérience acquise pour le déroulement de la coupe du monde de rugby a été intéressante comme un simple rodage mais les conditions environnementales étaient très différentes (nombre de stades mobilisés, calendrier des épreuves, localisation des sites). L’absence initiale de plus de 20 000 agents de sécurité privée a perturbé les esprits mais la formation rapide d’agents pour grands événements a permis de pallier en octroyant, rapidement, un CQP PSGE ; toutefois, après les JOP, le maintien de ces nouveaux agents dans la filière de la sécurité privée reste à confirmer dans le temps. Les bénévoles n’ont pas été intégrés dans les structures de sécurité mais ont contribué à la gestion des flux à l’approche et à l’intérieur des sites. Tous les agents de la sécurité étaient habilités par le CNAPS et faisaient l’objet, comme tous les autres accrédités, d’une enquête administrative par le SNEAS.
En fonction de leur place dans le dispositif, tous les acteurs avaient fait des cartographies de risques, du terrorisme au réputationnel sans oublier les possibles incidents techniques type la panne électrique ou l’accident en tribune, et avaient déployé un centre opérationnel. Tout ne s’est pas déroulé comme prévu en raison d’aléas plus ou moins importants et, pour pallier, plusieurs plans de secours ont du être mis en œuvre. Pour la cérémonie d’ouverture, certains tableaux ont été supprimés pour des raisons de sécurité liées aux conditions météorologiques. La billetterie, maillon faible pour un grand nombre d’événements et pour les Jeux 100% digitale, a parfaitement fonctionné. La présence de policiers étrangers était nécessaire, surtout, en raison de la mondialisation de cet événement, mais ils ont apporté quelques compétences indispensables.
L’organisation de la sécurité de ces JOP a permis de recenser aucun incident majeur mais il faut mentionner que la forte présence des forces de sécurité étatique a été un atout significatif. Cette organisation exemplaire correspond parfaitement à une démonstration du continuum de la sécurité avec la coproduction de la sécurité globale.
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