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Les ateliers de VidéoDays 2024

Vidéodays 2024 a été un événement incontournable pour les acteurs de la sécurité, réunissant 150 décideurs et experts autour du thème de la sécurisation des espaces publics.

Au cœur de ces journées, les ateliers thématiques ont permis d’aborder des enjeux stratégiques tels que la vidéoprotection avancée, la gestion des risques en milieu urbain, ou encore la lutte anti-drone, offrant des solutions concrètes et innovantes pour répondre aux défis actuels.



Atelier n°1 : Comment acquérir du matériel ou une prestation de sécurité ?


Les démarches d’achats des équipements et/ou de prestations doivent être rigoureuses. Tout établissement public ou ayant un statut public ne peut acheter comme il veut car il doit respecter le Code de la Commande Publique (ancien code des marchés) qui offre des possibilités. L’acheteur et le chef de projet doivent respecter les 3 principes fondamentaux : mise en concurrence, transparence et égalité mais ce n’est pas toujours simple. Après l’analyse des risques et de l’existant, la définition des besoins sécuritaires permettra de rédiger un cahier des charges pour la consultation ou l’appel d’offre. Ce dossier devra être précis afin de regrouper tous les éléments nécessaires pour le bon déroulement du projet. Une attention particulière portera sur le timing, la prise en compte de l’existant, le déploiement, la mise en service (recettes) sans oublier d’autres points importants (origine des produits, développement durable, garantie, maintenabilité logicielle/matérielle et volet financier). Pour des projets complexes (innovation technologique, architecture de sécurité, …) le Code de la Commande Publique « véritable boite à outils » offre nombreuses possibilités qu’il faudra exploiter avant le lancement du projet. L’organisation humaine des deux parties (client et fournisseur) devra être définie dès le début. Le « saucissonnage » pour passer des marchés inférieurs aux seuils imposés est interdit mais des souplesses sont possibles en cas d’urgence. La subtilité entre « moins disant » et « mieux disant » reste présente en cette période de difficultés budgétaires. La principale dynamique devrait venir d’une coopération étroite entre acheteurs et responsables de sécurité.


Atelier n°2 : Coordination des forces institutionnelles de sécurité avec la sécurité privée et la sécurité des entreprises

 

Depuis de nombreuses années, la coopération entre les forces de sécurité existe mais demeurait limitée. Mais, depuis 2018 avec le rapport Fauvergne – Thourot, les instances étatiques font ouvertement la promotion du continuum de sécurité globale pour renforcer la synergie. En raison des menaces en augmentation, la coordination des actions de toutes les forces de sécurité est indispensable pour obtenir des effets sécuritaires crédibles. Le concept « continuum de sécurité globale » permet d’envisager une collaboration étroite entre les acteurs publics et les acteurs privés de la sécurité-sûreté (sécurité privée, voire sécurité interne aux entreprises), sans oublier les douanes et la justice ; le souhait est de tendre vers une coproduction de la sécurité globale entre tous ces acteurs ayant, pour des raisons historiques, des prérogatives, des modes opératoires et des matériels souvent différents. L’objectif souhaité est que les forces régaliennes (police et gendarmerie), les polices municipales, les sociétés de sécurité privée et la sécurité des entreprises coopèrent, au mieux et utilement, pour renforcer la sécurité globale des populations. Il est évident que les polices municipales sont de plus en plus impliquées avec des moyens adaptés et elles occupent une place plus importante sur le terrain ! Quant à la sécurité privée, elle devient presque indispensable pour la sécurité de tous les sites et événements. Cette synergie entre tous les acteurs impliqués semble possible mais les avancées restent peut-être encore insuffisantes car les objectifs demeurent différents et les managements distincts.



Atelier n°3 : Sécurisation des lieux publics : écoles, hôpitaux, tribunaux, mairie, établissements publics

 

Depuis quelques années, on assiste à un accroissement de la violence dans et autour des lieux publics. Les établissements publics ouverts au public font l’objet de plus en plus d’attaques (de l’incivilité verbale à l’agression physique), contre les personnes de passage et les professionnels du site et cela crée un climat anxiogène. L’ouverture au public, critère requis pour leur fonctionnement, a conduit, longtemps, à privilégier la fluidité et la convivialité au détriment de la sécurité des accès. Mais, maintenant, les collectivités territoriales et l’Etat ont décidé de renforcer la sécurité de ces sites ERP. Ce climat de violence trouve ses racines dans la société actuelle d’insécurité croissante ; leurs auteurs veulent lutter contre tout ce qui a des liens avec l’Etat, pour des raisons idéologiques et, aussi, parfois afficher leur mécontentement sur des lenteurs ou des désagréments sur la qualité de service. La quasi-totalité des lieux publics sont des cibles molles, donc fragiles. La sécurisation de ces sites largement ouverts au public n’est pas toujours aisée. Tout en ménageant la fluidité, on assiste à un renforcement ponctuel de la sécurité de ces lieux publics avec la mise en place de systèmes de vidéoprotection, des contrôles d’accès (zones réservées, portiques, badges, contrôle visuel des sacs, …) mais ce n’est pas toujours bien accepté par les permanents. Le plan particulier de mise en sûreté (PPMS) doit être établi et des exercices (évacuation, confinement, …) sont conduits régulièrement afin de réagir en cas de risques majeurs.



Atelier n°4 : Drones et lutte anti-drone 

 

Grace à leur agilité, à leur polyvalence (variété de capteurs/effecteurs) et leurs performances, les drones sont très demandés pour la protection des populations et la surveillance des zones/sites sensibles (forêts, catastrophes, plans d’eau, rivières, déchetteries, rassemblements, manifestations, fêtes, sports, frontières, ...), mais également pour éviter à des personnes d’être confrontées à des situations potentiellement dangereuses. Les drones peuvent fonctionner en autonomie (programmés) et à distance (pilotés par fil ou radio) et sont choisis en fonction des objectifs fixés et des conditions d’emploi (environnement et rapidité de mise en œuvre). L’arrivée des drones aériens a renforcé la sécurité, mais les drones terrestres et nautiques apportent des compléments en fonction des zones à couvrir. Leurs capacités opérationnelles (surveillance, alerte, ...) et leurs possibilités de fonctionnement (batterie, navigation, météo, ...) sont importantes mais leur encadrement légal est très strict (contraintes de vol et respect des libertés individuelles). De plus, il est indispensable de se protéger contre les drones indésirables. La lutte anti-drone repose sur trois volets : détection, identification et neutralisation de la menace. Les systèmes anti-drones utilisent des détecteurs d'ondes électromagnétiques, des radars et des caméras afin de neutraliser la connexion entre le drone et la radiocommande via le brouillage du signal GPS (navigation impossible), l’utilisation de filets (capture physique) et l’interception électronique (prise de contrôle). Le fusil anti-drone utilise, si menace immédiate, des technologies pour interrompre les signaux de communication en les brouillant. Le marché des drones est petit mais avec une croissance à deux chiffres.





Atelier n°5 : Vidéosurveillance de l’espace public : rues, places, aire de jeux/loisirs

 

L’insécurité croissante dans l’espace public se nourrit des nombreux incidents dont sont victimes les citoyens. Les agressions se produisent souvent dans des conditions imprévisibles (regard mal interprété, vol à la tire, tenue vestimentaire, trafic, vente de stupéfiants, …) et contribuent à créer un climat d’insécurité ressenti par les populations. A partir de caméras performantes, augmentées ou non, et de centres de supervision (CSU), les dispositifs de vidéoprotection filment la voie publique et les lieux ouverts au public (rue, gare, centre commercial, piscine, etc.) en zones urbaines et rurales ; ils permettent ainsi de sécuriser les déplacements et les stationnements sur tous les lieux publics grâce à une exploitation très encadrée des images captées, au sein des CSU. L’expression vidéosurveillance s’applique aux lieux fermés au public alors que la vidéoprotection concerne l’espace public. Améliorant la tranquillité publique, les systèmes de vidéoprotection sont subordonnés à une autorisation délivrée par le préfet, après l’avis d’une commission départementale, à l’appui d’une AIPD (Analyse d’Impact sur la Protection des Données) correspondant à une évaluation de la nécessité et de la proportionnalité du dispositif envisagé/finalités poursuivies. Les caméras augmentées offrent de nombreuses possibilités techniques mais, seules certaines sont autorisées par la CNIL ; la caméra biométrique pouvant identifier un individu demeure, sauf exception, interdite. Les systèmes de vidéoprotection permettent de constater des infractions (circulation, abandon d’ordures, de déchets, de matériaux), de réguler les flux de transport, de protéger les bâtiments/abords d’installations publics, de prévenir les risques naturels ou technologiques ; de faciliter les secours aux personnes...



Atelier n°6 : Sécurisation des grands événements temporaires


Les fêtes populaires, les marchés, les rencontres sportives, les spectacles/concerts, … attirent beaucoup de monde et ces rassemblements sont d’excellentes cibles pour des terroristes. De nombreuses menaces pèsent sur ces événements : terrorisme, agressions/incivilités, incendie, accident, météo (orage, neige), incidents techniques, vols/rackets/fraudes, mouvements de foule, individus perturbateurs, … et médiatiques et cyber. Sur ces lieux, la panique peut arriver rapidement suite à un incident. Pour sécuriser ces grands événements temporaires, il faut analyser les risques environnants, organiser la structure globale de management de la sécurité avec systèmes de communication, identifier les moyens techniques et humains nécessaires (sécurité privée, sécurité étatique, pompiers, accueil, santé), sans oublier les médias, la communication, les assurances et les services d’évacuation. Une architecture sécuritaire fonctionnelle est indispensable pour éviter une simple juxtaposition de moyens ; la définition des périmètres de responsabilités est vitale pour assurer la cohérence sécuritaire. Durant l’événement, en cas d’incident, les temps de réaction doivent être minimaux grâce au pré-positionnement judicieux des équipes de secours et à une signalétique lisible. En amont, la phase de renseignement, avec les services étatiques et sur les réseaux sociaux, permettra d’identifier toutes les menaces pouvant perturber ces rassemblements en fonction de leurs objectifs. De plus, l’organisation d’un événement est soumise au respect des procédures de déclaration ou d’autorisation et la rédaction du dossier de sécurité. De nombreux moyens de sécurité peuvent être déployés avec discernement : caméras, centre de supervision, drones /moyens anti-drones, détecteurs comportementaux, barrières de sécurité, énergie de secours, contrôles d’accès/portiques de sécurité. Ne pas oublier d’aménager la circulation sur les axes routiers.




Atelier n°7 : La sécurité civile : organisation fonctionnelle et missions au profit des populations 


La sécurité civile a pour objet la prévention des risques de toute nature, l'information et l'alerte des populations, ainsi que la protection des personnes, des biens et de l'environnement par la préparation et la mise en œuvre de mesures et de moyens appropriés relevant de l'État, des collectivités territoriales et les personnes publiques ou privées ; elle intervient en France, voire à l’étranger. Les missions de la sécurité civile sont assurées par les pompiers et les militaires de la sécurité civile (déminage, aériens, ...) et, aussi, par nombreux volontaires et bénévoles relevant de structures spécifiques (300 000 personnes). Les moyens et les centres opérationnels de la sécurité civile se trouvent à tous les niveaux administratifs, de la commune jusqu’au Premier Ministre. Les maires gèrent la sécurité de leurs communes ; mais les préfets de département ou de zone de défense et de sécurité peuvent prendre leur relais pour les accidents graves et, eux, peuvent engager tous les moyens publics et privés adaptés existant sur leurs zones de responsabilité (police, gendarmerie, SAMU, télécommunication, ...). Les missions d’alerte et de secours des populations sont primordiales (Système d'Alerte et d'Informations aux Populations (SAIP)). Plusieurs types de plans généraux d’organisation des secours en cas de catastrophe existent : le plan ORSEC, les plans d’urgence, les plans particuliers d’intervention (PPI pour établissements Seveso, barrages hydro-électriques ou sites nucléaires), Plan Rouge (secours aux naufragés), plan de lutte contre les pollutions des eau/POLMAR, spécialisés "aérodromes". Le plan Orsec départemental, arrêté par le préfet, détermine, compte tenu des risques existant dans le département, l’organisation générale des secours et recense l’ensemble des moyens publics et privés susceptibles d’être mis en œuvre.

 


Atelier n°8 : L’intégration de systèmes de sécurité déployés dans l’espace public

 

Les menaces sont principalement liées à la délinquance, au trafic de drogue, aux incivilités qui dégénèrent en violences et agressions physiques ; le risque terroriste est élevé, surtout avec des actes isolés, mais il ne faut pas oublier les nuisances sonores et les dégradations. Le maire est l’autorité de police administrative et il a des missions de sécurité, tranquillité et salubrité publiques. Les domaines des pouvoirs de police sont l'habitat, la circulation et le stationnement, la protection des mineurs, l’environnement, la santé publique. Son rôle est très large et il se sent parfois très seul ! Il doit analyser tous les risques et trouver les moyens de sécurité adaptée. Un dosage judicieux doit exister entre la technique et l’humain et Ia tendance vers la safe city est amorcée. Pour répondre à cette insécurité, les collectivités se dotent de moyens de sécurité. Au travers de l’intercommunalité, les responsables territoriaux ont la volonté de mutualiser pour une utilisation optimale ; cela nécessite une réflexion sur les besoins opérationnels en intégrant les budgets disponibles et les réelles volontés des élus mais les coopérations peuvent être chaotiques. Après identification des causes potentielles d’incidents/accidents en lien avec la vie des habitants, il doit donner les moyens adaptés et définir des mesures citoyennes (implication de la population via réseaux sociaux, réunions citoyennes, formations dans les écoles). Les moyens déployés sont caméras, vidéoverbalisation, CSU, police municipale, aménagement de la circulation urbaine, éclairage intelligent, contrôle d’accès des espaces sensibles, centre de gestion de crise, et vérifications préventives (rangement conteneurs, enlèvement « véhicules épaves », remise en état après dégradations, vérification fermeture de points sensibles (postes EDF, locaux/ gaines techniques et canalisations).


Atelier n°9 : Lutte contre les dépôts sauvages et les incivilités dans les lieux publics

 

Les territoires des collectivités sont souvent défigurés par des dépôts sauvages ou des campements indésirables, ayant des impacts sur la qualité de vie (paysages, nuisances) et l’environnement (pollution sol/air, rivière, nappe phréatique, ...) et sur la santé publique (épidémies, dengue, chikungunya, paludisme, …) ; cela devient un fléau pour les communes et leurs administrés. Les coûts d’enlèvement sont importants pour les pouvoirs publics et gestionnaires d’espaces naturels (parcs naturels, Office National des Forêts) mais aussi les agriculteurs. La surveillance des détritus et des encombrants est devenue une préoccupation majeure au sein des municipalités. Certains terrains publics ou privés sont squattés par des individus qui s’y installent en dépit de toute règle de respect de l’environnement. Les incivilités allant parfois jusqu’à des agressions physiques montrent que le respect humain se dégrade sur la voie publique (devant les écoles, …), dans les lieux recevant du public (hôpitaux, services postaux, mairie, gares, ...). Il faudrait rétablir un climat apaisé dans ces espaces publics par des mesures de sécurité et la sensibilisation des individus pour adopter les bons comportements. Il est nécessaire d’augmenter/réaménager les dépôts des ordures et d’installer la vidéoprotection/vidéoverbalisation, de rédiger un plan de prévention propreté, de mettre en place une « brigade de propreté » et des amendes (faire payer les personnes responsables). Le stationnement illégal signifie que l’occupant n’a pas de titre donnant l’autorisation d’occuper le domaine et la majorité des communes doivent construire/financer des aires d’accueil permanentes au profit des gens du voyage. Si occupation illégale, l’administration doit faire expulser l’occupant mais la démarche est très complexe (excellents avocats) et doit être argumentée sauf si atteinte à la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publique.



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