La deuxième édition de VidéoDays a réuni une centaine de personnes afin de discuter et de débattre ensemble sur les enjeux de la sécurité. Vous pourrez retrouver ci-dessous, le compte rendu des 11 ateliers qui ont rythmé ces deux jours intenses !
Atelier 1 : Sécurisation des collectivités territoriales
Des rôles différents sont joués par les collectivités territoriales (commune, EPCI, département, région) mais tout reste bien défini. Le maire occupe une place centrale et, bien qu’il soit concerné par tout ce qui se passe sur sa commune, il ne peut pas tout faire et il n’en a pas le droit ; il regrette la discrétion des instances nationales qui le conduit, dans l’urgence, à agir localement. Les menaces et/ou risques qui pèsent sur les collectivités sont variés et difficiles à cerner. Les habitants demandent simplement de vivre en toute tranquillité sur leur territoire. Le risque, le plus inquiétant, est l’insécurité au quotidien et la période des jeux olympiques et paralympique, avec tous les risques associés, ne fait qu’amplifier ce climat d’insécurité et tout cela préoccupe tous les responsables de ces collectivités. L’insécurité des élus est présente et inquiétante particulièrement en zone rurale ; l’insécurité dans les écoles et dans les hôpitaux est croissante et les frontières de responsabilités (régionales, nationales, ...) accentuent les difficultés de mise en œuvre de solutions rapides. Tous les responsables des collectivités sont très soucieux pour tendre vers une meilleure prise en compte de la sécurité et souhaitent plus d’interactions pour offrir des solutions sans couture. D’autres acteurs non étatiques et/ou privés sont impliqués aussi dans la sécurisation de ces zones rurales et/ou urbaines. L’évolution vers la Smart City et la Sustainable City (écoresponsabilité) contribue à modifier la prise en compte de la sécurité grâce, en particulier, à la capillarité des réseaux de fibres optiques. Lors du 105ème congrès des maires de France, le Président de la République a insisté sur la sécurité, en prononçant 3 fois le mot « sécurité ».
Atelier 2 : Article 42 de la loi de sécurité globale préservant les libertés de mai 2021
Les technologies de sécurité/sûreté modifient profondément notre capacité à protéger nos concitoyens depuis quelques années. L’Intelligence Artificielle constitue une technologie révolutionnaire pour la mise en œuvre des systèmes de vidéos en augmentant leurs capacités de réaction, et notamment en détection temps réel d’une anormalité. La législation inhérente à la vidéoprotection vient d’évoluer afin de permettre des systèmes de vidéosurveillance/vidéoprotection à l’échelle du département, dans les espaces publics, tout en préservant les libertés individuelles. Pour renforcer en temps réel en h24 et 7j/7 la sécurité des personnes dans des zones étendues, rurales, isolées ou déjà regroupées en EPCI, la mutualisation est devenue obligatoire pour des raisons d’économie et d’efficacité. Comme les systèmes de vidéoprotection deviennent encore plus performants, la formation des opérateurs est donc à renforcer, surtout avec l’arrivée d’hyperviseurs ultra puissants mais uniquement lorsqu’ils sont bien utilisés et paramétrés. Déjà une quinzaine de départements se sont lancés dans une étude d’opportunité, voire de déploiement pour exploiter pleinement les nouvelles possibilités technologiques et organisationnelles rendues possibles par cet article 42 de la loi de sécurité globale préservant les libertés. L’heure est venue de doter les 101 départements d’hyperviseurs départementaux puissants, donc pour équiper en vidéoprotection temps réel toutes les zones gendarmerie.
Atelier 3 : Utilisation des drones dans les espaces publics, privés ouvert au public
Le drone doit pouvoir voir, entendre et agir dans des situations où la présence physique est impossible et, aussi, éviter à certaines personnes d’être confrontées à des environnements dangereux. Les drones sont envisageables pour assurer la sécurité des grands espaces ouverts ou non au public et, aussi, surveiller des zones/sites sensibles (forêts, catastrophes, plans d’eau, rivières, déchetteries, rassemblements, manifestations, fêtes, sports, frontières, ...) ; Nombreux, ils ont été étudiés en fonction de leur cible d’emploi et des modalités de mise en œuvre. Les drones de surveillance et de protection véhiculent des informations utiles avec souplesse, agilité et discrétion et peuvent être multifonctions (capteurs, micros, caméras, projecteurs, alarmes, ...). Capables de détecter des intrusions et de prévenir le plus rapidement possible, le choix d’un drone est étroitement lié à l’environnement d’emploi et à la facilité de mise en œuvre ; les critères de choix à intégrer sont : température, météo, pluie, neige, vent, poids, encombrement, charge, coûts, autonomie, protection électromagnétique, … en fonction des objectifs sécuritaires recherchés. Le survol des rassemblements humains et de certains sites sensibles et les conditions d’emploi sont très encadrés à cause des pannes/détériorations du drone provoquant sa chute et, aussi, des exigences de confidentialité de la CNIL. Mais les drones (marins, aériens et terrestres) présentent des contraintes d’emploi pénalisantes pouvant obérer leurs déploiements opérationnels. La formation des opérateurs, aux procédures, aux conditions d’emploi et à la législation demeure une préoccupation majeure pour obtenir des résultats probants. Le drone est particulièrement utile si on le choisit, avec discernement, pour un emploi clairement défini durant un espace-temps précis.
Atelier 4 : IA en sûreté
Au travers d’un groupe de travail, l’AN2V a dénombré 170 usages envisageables d’intelligence artificielle sur un flux vidéo à des fins de sécurité/sûreté ! Les acteurs sécuritaires espèrent que l’IA valorisera la sûreté afin de rendre les systèmes encore plus efficients. L’IA permet d’offrir une richesse, encore inégalée, dans le traitement des informations acquises par les systèmes vidéo. L’aide à la décision apportée par l’IA améliore l’efficacité du management des systèmes de sécurité devant suivre et à agir en temps réel lors de situations critiques. Toutefois, il faut rester très vigilant sur l’implantation de l’IA dans les systèmes de sécurité car les biais d’apprentissage peuvent être importants, et certains usages sont assurément non éthiques vis à vis de notre culture française. L’IA ne doit de toutes manières travailler que sur le premier étage de la décision et doit laisser l’humain décider in fine sur l’action à apporter à la situation. Les apports de l’IA aux caméras sont importants pour mieux détecter toutes les scènes « anormales » (cinétique et comportements), encore faut-il être apte à définir ce qui est normal ou pas dans son contexte ! Pour éviter tout dérapage, la mise en place de l’IA mérite un encadrement juridique strict, ce qui a été initialisé avec la loi n°2023-380 du 19 mai 2023 relative aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et portant diverses autres dispositions. Deux décrets importants ont été associés à cette loi : Le décret n° 2023-828 du 28 août 2023 relatif aux modalités de mise en œuvre des traitements algorithmiques sur les images collectées au moyen de systèmes de vidéoprotection et de caméras installées sur des aéronefs, pris en application de l'article 10 de la loi n°2023-380, puis une refonte du Code de Sécurité Intérieur en application de l'article 9 de la loi n°2023-380 avec le Décret n°2023-1102 du 27 novembre 2023 portant application des articles L. 251-1 et suivants du code de la sécurité intérieure et relatif à la mise en œuvre des traitements de données à caractère personnel provenant de systèmes de vidéoprotection et des caméras installées sur des aéronefs. Pour éviter tout dérapage pouvant être préjudiciable, la mise en place de l’IA mérite un environnement juridique très strict. L’Europe se penche en ce moment même sur ces questions au travers de ses travaux sur l’IA Act.
Atelier 5 : Normalisation et réglementation dans le monde de la sécurité
Aux organismes français de normalisation (AFNOR), européens (CEN/Cenelec), internationaux (ISO), s’ajoutent des structures spécifiques : CNPP, APSAD, ANSSI, CNIL. Pour répondre aux intérêts collectifs, la normalisation est indispensable mais peut subir des pressions d’industriels et/ou de pays. La norme formelle, volontaire ou obligatoire est basée sur des processus de consensus et est utilisée pour garantir la sécurité, la qualité, l'efficacité ou l'harmonisation des produits, des services ou des procédures. Un standard correspond à des spécifications acceptées dans un domaine spécifique ; volontaires ou obligatoires, les standards sont non légalement contraignants mais utiles pour assurer l'interopérabilité. Un règlement est émis par une autorité compétente (gouvernement, organisme de réglementation) et est légalement contraignant et utilisé pour établir des exigences obligatoires. La certification, non obligatoire, concerne un produit et permet d’attester sa robustesse sur un périmètre donné. L’homologation couvre une installation et peut être obligatoire pour des raisons d’assurances ou de sensibilité du site. Pour réaliser des systèmes de sécurité pérennes et évolutifs, la normalisation et la réglementation constituent des garanties rassurantes. Elles sont parfois perçues comme des contraintes pénalisantes supprimant quelques degrés de liberté dans les choix techniques. Les normes et les certifications de la sûreté (ISO 22342, APSAD, A2P, ISO 9000...) doivent être connues et référencées dans les marchés afin de définir un cadre clair et, surtout, d’objectiver les relations industriels/clients. Pour éviter tout désagrément, tout doit être inscrit dans les grilles de lecture : conception, prescription et/ou mise en œuvre. Toutefois, les législations sont parfois un peu « étrangères » aux objectifs pragmatiques des collectivités. Dans les situations délicates correspondant à des sinistres, la preuve d’avoir respecté ce formalisme sera fort utile.
Atelier 6A : Interconnexion technique des dispositifs techniques de sûreté
Les systèmes de sécurité et les modes opératoires des forces de sécurité demeurent assez spécifiques et ne sont pas toujours compatibles entre les acteurs se déployant sur le terrain (police municipale, police nationale, gendarmerie, douane, sécurité privée, pompiers). Les moyens de communications de donnée, d’audio voire de vidéo sont indispensables pour les interventions et ils doivent être protégés face à toute attaque de guerre électronique (écoute, brouillage, saturation). Ces communications peuvent aussi devenir inopérantes le jour J par suite d’un problème de grande ampleur (inondation, feu de forêt, panne d’énergie, tremblement de terre…). Il est impératif que ces communications soient hiérarchisées, priorisées, redondées/maillées avec de la Qualité de Service (QoS). Le rattachement à des tutelles différentes ne facilite pas cette mutualisation qui rendrait ces forces de sécurité encore plus efficaces. Sachant que le déploiement d’un réseau unique est une gageure, il serait bénéfique que les systèmes de communication soient interconnectés via des passerelles techniques. Il faudrait aussi ajouter les forces de sécurité spécifiques (RATP, SNCF, …) qui gravitent dans ces zones communautaires. À défaut d’interopérabilité technique, une autre possibilité se situe au niveau des centres de commandement. L’utilisation d’équipements identiques d’intervention ne semble toutefois pas nécessaire.
Atelier 6B : Sécurisation des grands espaces ouverts
L’expression fait référence à des espaces n’ayant ni fermeture permanente, ni accès payant où s’écoulent, en temps réel, des flux de populations. Les collectivités sont impliquées, seules/en coopération, pour la protection des personnes se trouvant sur ces espaces relatifs aux transports (gares, ports maritimes, voies fluviales, aéroports, voies routières), loisirs (parcs/jardins, centres sportifs, points d’eau, cinémas, théâtres, centres culturels), aires des gens du voyage, lieux institutionnels (hôpitaux, tribunaux et, surtout, écoles), aux lieux de cultes, et, aussi, aux commerces (centres commerciaux, avec parking). Les critères d’analyse de sécurité concernent la gratuité et l’ouverture continue, la finalité et la configuration des lieux (aériens/souterrains), le nombre d’accès, la fluidité, les heures d’affluence, la concentration de personnes ; on précise aussi les vulnérabilités humaines (hôpitaux), l’étendue de la zone, les abords (parking), la solennité du lieu, l’accès à des produits sensibles/dangereux (chimiques, radiologiques), l’accès à des données sensibles. Les différentes menaces demeurent souvent liées au terrorisme (à main armée, armes blanches, explosifs), au drone malveillant, à la cyberattaque et aux incivilités, aux agressions, aux incendies. Les modes opératoires sont adaptés aux contextes et tout incident grave peut générer des paniques. L’implication de plusieurs acteurs institutionnels et privés de la sécurité nécessite des coopérations régulières pour apporter une sécurité cohérente à ces cibles, dénommées « molles » pour certaines. De nombreuses solutions sont possibles et elles sont encadrées avec attention dans le respect de la RGPD. Il est délicat de sécuriser ces zones à libre circulation et les réglementations sont différentes selon la configuration et les règlements en vigueur de ces lieux. Une analyse de sécurité, la définition des missions des acteurs de la sécurité et la rédaction d’un dossier de gestion de la sécurité sont indispensables.
Atelier 7 : Sécurisation technologiques des JOP2024
La sécurisation des JOP 2024 interpelle depuis quelques années et cette complexité sécuritaire, tant humaine que technique, demeure à quelques mois de l’événement ! Trois niveaux exercent des responsabilités différentes : le COJOP/Paris 2024, la délégation interministérielle aux JOP et la Coordination Nationale pour la Sécurité des Jeux olympiques 2024, dépendant du ministère de l’intérieur, auxquels on rattache les préfectures. Les enjeux de cet évènement majeur impactent toute la nation et mettent en évidence des nouveaux besoins sécuritaires (Commandement et hypervision, vidéoprotection, cybersécurité, bulle 3D très basse altitude, et divers – nautique, contrôle d’accès, gestion de flux de personnes, risques NRBC-E…). Les discussions sur les innovations technologiques ont été aussi importantes que délicates eu égard au ratio technologies/exigences CNIL (parmi les 192 expérimentations réalisées et les 687 solutions analysées). L’organisation de la sécurité nécessite l’analyse très fine des risques (cyber, terrorisme, climatique, social, ...), la cohérence des systèmes sécuritaires et le déploiement des structures de commandement opérationnel et des personnels de sécurité. Il est à noter que de nombreuses sociétés nationales/souveraines ont été retenues dans le cadre des appels d’offres lancés à cette occasion.
Atelier 8 : Sécurisation des sites accueillant des événements temporaires
Un espace pouvant accueillir des milliers de personnes, pour un évènement temporaire/éphémère sur une plage calendaire/horaire fixée, est un site temporaire ouvert au public. Les collectivités sont impliquées pour la protection des personnes sur ces sites fixes ou mobiles. Il s’agit des marchés, foires, fêtes foraines, chapiteaux, spectacles pyrotechniques, concerts, défilés, fêtes de rues, manifestations, rencontres sportives (tour de France, …), salons/colloques. Pour sécuriser ces lieux, l’organisateur devra intégrer plusieurs caractéristiques : existence/non de clôture et de fermeture permanentes, gratuité/payant, ouverture continue, configuration des lieux (multisites, accès, fluidité, heures d’affluence, étendue, abords), souvent inexistence de systèmes de sécurité filaires. Les risques sur ces événements sont : terrorisme (main armée/armes blanches, explosifs, véhicule bélier, drone malveillant), incivilités, agressions, incendie, climatiques, vols, dégradations, paniques, ... Le choix du lieu est important pour définir l’implantation (plans de circulation, travaux éventuels). Les organisateurs devront établir des process de sécurité et des secours/évacuation et un poste de sûreté dédié, en particulier en liaison avec les services étatiques. Le filtrage des accès (invitations, véhicules) et la matérialisation d’un périmètre (barrières et balisage) sont indispensables Ne pas oublier les assurances, de respecter les règlements liés aux ERP, à la CNIL et à l’emploi des agents de sécurité. Le maire peut autoriser ou non toute manifestation sur sa commune et il s’assure que le dispositif de sécurité soit adapté. Le service d’ordre défini par l’organisateur doit coopérer avec les polices municipale et nationale. Le panel des équipements de sécurité est vaste : vidéosurveillance, détecteurs de mouvement, dispositifs anti-véhicules, blocs de bétons, barrières, portiques, cloisonnement flux entrants/sortants, systèmes anti-drones. La sécurisation d’un évènement temporaire demeure délicate.
Atelier 9A : Innovations technologiques dans la sécurité/sûreté
Concernant la technologie, l’innovation demeure le moteur indispensable pour accroître la sécurité. Les techniques les plus disruptives pour la sécurisation des espaces publics, des espaces ouverts au public ou non, et des centres de production sont liées à l’arrivée des techniques puissantes de communication (IP, radio, satellite), à l’explosion des effecteurs de type IoT intégrés dans tous les équipements actifs, à la miniaturisation des équipements. Les trois catalyseurs de ces innovations technologiques sont le big data, regroupant des masses énormes de données, la puissance de calcul des processeurs informatiques et l’Intelligence Artificielle. Toute implication de la technologie dans la sécurité globale doit s’appuyer sur des volontés de modernisation respectant autant que faire se peut les démarches de POC (Proof of concept), POB (Proof of business), POV (Proof of Value). La technologie doit aider mais doit toujours rester cantonnée à une décision humaine. Cette innovation est indispensable pour faire face aux évolutions permanentes des modes opératoires de la délinquance, qui utilise de manière très précoce les innovations technologiques en faisant fi de toutes nos règles basées sur les lois et le respect de nos biens et des personnes (par exemple : drone kamikaze, phishing, fausse alarmes…). Attention toutefois à ne pas surestimer notre capacité à détecter en amont les situations anormales importantes : l’IA n’a pas d’émotion ressentie, pas d’intuition, pas de créativité, pas de conscience, pas d’éthique (ou uniquement celle que l’on lui aura inculquée), pas de valeurs, … Nous avons évoqué dans cet atelier l’idée d’une « IA d’IA », car au fur et à mesure que les flux vidéo seront dotés de N traitements, ce sont des milliers "d’alerte de niveau 1" qui vont s’afficher/s’empiler au poste central, les opérateurs pourraient alors très rapidement être noyés sous ces alertes et prendre les mauvaises décisions. Une autre IA en frontal (Interface Homme-Machine = IHM) de toutes ces alertes initiales sera donc nécessaire pour présenter de manière ergonomique, souple et confortable l’état réel d’une situation globale. Le cas d’école le plus mémorable étant les quelques milliers d’alertes techniques qui sont remontées lors de l’incendie du tunnel sous le Mont-Blanc du 24 mars 1999, et n’indiquant rien sur les bonnes décisions à prendre par les opérateurs, de très mauvaises décisions avaient alors été prises (ventilateurs…). Il va falloir hiérarchiser, pondérer, la crédibilité et l’utilité de chaque information remontante, afin que le PC vidéo devienne une véritable tour de contrôle opérationnelle de la sécurité de nos concitoyens.
Atelier 9B : Ressources humaines de la sécurité
Les entreprises, les institutions, les collectivités font appel massivement aux forces de sécurité regroupant 500 000 personnels (200 000 pour sécurité privés, 25 000 pour polices municipales) pour assurer la protection des biens, des personnes et des infrastructures publiques en luttant contre des menaces protéiformes. À la veille des JOP 2024, les difficultés de recrutements des personnels de sécurité apparaissent en surface avec un manque de 8 000 agents privés pour assurer surveillance et contrôles sur sites olympiques ; 15.000 militaires seront mobilisés. De nombreuses spécialités sont requises pour occuper des postes critiques, nécessitant des formations adaptées et requérant des qualités humaines très précises car les domaines d’emploi et les missions sont très variés (surveillance des grandes surfaces, immeubles, parcs de loisirs, ports, aéroports, banques, parkings, grands évènements ou sites industriels et protection de l’espace public). Les agents de sécurité et leurs managers appartiennent soit à des sociétés de sécurité privée, soit à des collectivités ou entreprises. Les avantages et les inconvénients de ces agents méritent d’être analysés, avec discernement, en fonction des contextes, des risques et des stratégies des entités à protéger. De nombreux freins existent pour la sécurité privée : rémunérations non attractives, exigences croissantes des clients, spécificités importantes, faible considération, pluralité des missions, pénibilité physique et morale, risques importants/délinquance, disponibilité/horaires, maintien régulier des compétences (renouvellement carte pro), manque de formation, manque de moyen matériel et humain. Les polices municipales rencontrent des difficultés à recruter ; la police nationale et la gendarmerie regrettent les départs de nombreux personnels car leurs conditions de travail se sont dégradées. Pour renforcer notre sécurité, il est impératif de revaloriser tous ces métiers de la sûreté.
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